Agir pour une gestion équilibrée de l’eau

par Florence Denier-Pasquier

L’interview des 25 ans

Les Pratiques du Cédis : le 25ème pour les 25 ans

Lors de l’université du Cédis sortira la dernière publication dans la série des Pratiques du Cédis :
Agir pour une gestion équilibrée de l’eau. 

L’auteure de l’ouvrage, Florence Denier-Pasquier, est une « militante » de l’eau, une experte qui dénoue avec brio les méandres de la politique de l’eau en France. De nombreuses contributrices et de nombreux contributeurs  témoignent aussi d’expériences concrètes qui seront autant de sources d’inspiration pour tous les élu·es.

Cet ouvrage de référence n’a aucun équivalent.

Pour ses 25 ans, le Cédis a le plaisir de l’offrir aux élu·es inscrit·es à son université d’été au Havre du 21 au 24 aout. Bonne lecture !

1/ Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis juriste environnement spécialisée dans le droit de l’eau et les milieux aquatiques, formatrice en politiques publiques environnementales, particulièrement sur les stratégies Eau Climat Alimentation

Je suis également engagée dans le mouvement France Nature Environnement depuis 25 ans depuis le niveau local jusqu’au niveau national : j’ai été sa vice présidente pendant quelques années et je la représente toujours au Conseil National de l’Eau. J’ai étét aussi membre du CESE de 2010 à 2020 : j’y ai rapporté un premier avis sur la gestion et l’usage de l’eau en agriculture en 2013 et co-rapporté un second sur l’ancrage territorial de l’alimentation durable en fin de mandat.

2/  Pourquoi avoir accepter de rédiger et coordonner le Pratique du Cédis sur l’eau ?

Je travaille sur les politiques publiques de l’eau depuis 30 ans et mon engagement associatif à FNE m’a permis de les suivre de près ses évolutions depuis plus de 10 ans, notamment sur les enjeux de gestion quantitative, en lien avec de nombreux combats associatifs locaux.

Les combats pour l’eau vont nécessairement s’accroître ces prochaines années entre les tensions liés au bouleversement climatique du cycle de l’eau et le défi de l’atteinte des objectifs européens de bon état écologique des eaux en 2027.  La gouvernance actuelle de l’eau laisse une place assez importante aux élu·es, : encore faut il qu’il·elles soient armé·es pour dépasser une approche souvent trop technocratique, faire du lien avec les enjeux d’adaptation, de protection des sols, d’alimentation, d’énergie et faire face aux arguments de gros lobbys…  D’où mon intérêt pour ce Pratique CEDIS où j’ai rédigé la partie COMPRENDRE décryptant les notions-clés et principaux enjeux de la gestion de l’eau en métropole. J’ai aussi coordonné la partie AGIR  portant sur différents retours d’expériences de collectivités, d’organisations, d’associations …  permettant de faciliter la découverte de belles initiatives, d’acteur·trices engagés et inspirants.

3/  En quoi le Pratique sera utile pour les élu·es ?

Le Pratique permet d’abord d’acquérir les compétences nécessaires pour comprendre les enjeux complexes liés à la gestion de l’eau en France et permettre aux élu.e.s d’investir de nouvelles responsabilités. Il dresse un panorama d’ensemble du cadre législatif et réglementaire de la gestion de l’eau, explique les mécanismes de financement (Agences de l’eau, GEMAPI…), précise les rôles des différents acteurs impliqués dans la gestion de l’eau. Il synthétise les principaux enjeux thématiques. Il permet aussi de découvrir des initiatives diversifiées de gestion publique des services locaux d’eau et d’assainissement, d’organisation de la sobriété, de prévention des inondations et des sécheresses, de déploiement des solutions fondées sur la nature, d’actions de restauration, des milieux aquatiques. Ce n’est qu’un échantillon parmi les multiples initiatives positives qui aujourd’hui réinventent une nouvelle politique de l’eau, beaucoup plus transversale et intégrée.

4/ vous formez des publics différents sur la question de l’eau entre autres. Pensez vous qu’il y ait une spécificité à former des élu·es ? 

Oui accompagner les élu·es c’est leur donner les moyens de dialoguer avec des publics très différents, d’abord bien sûr les habitant.e.s de leur territoire, mais aussi les services techniques de leur collectivité ou syndicat, les acteurs de l’eau dans leur diversité avec des intérêts souvent contradictoires. Si la gouvernance de l’eau à l’échelle des bassins versants a donné une telle place aux élu·es, c’est bien pour qu’ils jouent leur rôle politique : progresser dans la gestion collective et de construire une vision stratégique pour l’avenir de l’eau et des écosystèmes. L’eau est en effet un bien commun essentiel, elle mérite notre engagement collectif.