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Par Marie Massart, adjointe au Maire de Montpellier, déléguée à la Politique alimentaire et à l’Agriculture Urbaine, présidente du MIN de Montpellier (Marché d’Intérêt National). 

Nous disposons de plusieurs leviers d’action sur notre territoire. Nous agissons tout d’abord au niveau de la restauration scolaire avec le projet «Ma Cantine Autrement». 

Ce projet touche l’ensemble des enfants inscrits à la cantine, soit 22 000 enfants qui déjeunent dans les 85 restaurants scolaires de la ville et les 42 centres de loisirs. 15 500 enfants en moyenne déjeunent en période scolaire et 2 500 les mercredis et en période de vacances. Les enfants bénéficient de la politique d’achats de proximité (produits bruts, durables et bio), de l’approche nutritionnelle (plan alimentaire, cycles de menus de saison), de la qualité de la production culinaire traditionnelle (recettes), du système de tarification sociale (plus de 2000 enfants bénéficient d’un tarif à 50 centimes et 70 % d’un tarif inférieur à 2 euros), de la modernisation de l’environnement du repas (kit de découpe pour lutter contre le gaspillage alimentaire, mise en place de self) et des actions de sensibilisation à l’alimentation durable (carte agroécologique de proximité, tri des biodéchets, barquettes bio compostables, spectacle dédié à l’alimentation). 

Dans le cadre de nos actions pour une alimentation de qualité au sein de la restauration scolaire, nous avons égale- ment décidé d’augmenter la part de bio dans la restauration scolaire en passant dès 2021 de 20 à 30 %, le tout en favorisant les filières d’approvisionnement locales. Nous avons également introduit de la viande bio pour la première fois à Montpellier. Notre objectif est d’atteindre 100 % de produits bio et/ou locaux à la fin du mandat dans la restauration scolaire. 

Enfin, nous engageons un grand chantier de rénovation de la restauration scolaire, avec un projet de «Cité de l’alimentation». Il s’agit d’inscrire la restauration scolaire dans un système alimentaire durable, respectueux de l’environnement et de la santé des enfants, répondant à des objectifs forts liés tant à l’approvisionnement en circuits courts (filières locales d’agriculture urbaine et/ou périurbaine) qu’à la réduction du gaspillage alimentaire et des déchets, à la lutte contre la pré- carité alimentaire, et à l’éducation des jeunes générations. Notre action porte également sur les achats publics. Nous inci- tons l’achat de produits bio et locaux via la charte relative à l’organisation d’événements sur le territoire de Montpellier et la Métropole. 

Nous travaillons également pour augmenter encore la part de produits bio dans tous les achats alimentaires de la ville (protocole, EHPAD, crèche…). Ainsi, nous avons décidé d’allotir massivement nos marchés de restauration scolaire (103 lots actuellement), ce qui permet à des producteurs de répondre (exemple : un lot de riz bio qui nous permet d’avoir du riz de Camargue à 50 km). Enfin, le critère qualité compte pour 80 % et le prix seulement 20 %, alors que classiquement on rencontre plutôt 60 % pour la qualité et 40 % pour le prix. 

Notre action porte également sur le soutien à l’agriculture urbaine et périurbaine. Nous favorisons toutes les initiatives permettant la vente directe, comme la création récente d’un nouveau marché de producteurs ou en rendant plus visibles les marchés de producteurs. Nous mettons à disposition des terrains de la ville pour développer une agriculture urbaine bio et locale notamment via les jardins partagés, jardins familiaux ou des projets privés. À titre d’exemple, nous avons préservé un parc de 6500 m2 en centre-ville, destiné à l’agriculture urbaine et installé, de manière transitoire, des agriculteurs sur des terrains destinés à la construction d’une maison de retraite. Enfin, nous favoriserons l’installation d’agriculteurs bio au sein d’un futur Agriparc, qui verra le jour avant la fin du mandat. 

Nous nous sommes saisi·es de l’ensemble des leviers d’action pour faire de Montpellier une ville qui met au cœur de sa poli- tique alimentaire les circuits courts et l’approvisionnement en bio.